SCMO Énoncé de position - 2003

Le Protocole de Kyoto: gérer les biens publics mondiaux


La Société canadienne de météorologie et d'océanographie (SCMO) est un organisme scientifique à but non lucratif qui représente les professionnels et scientifiques atmosphériques et océaniques canadiens. Depuis 1963, l'objectif de la SCMO est l'avancement de la météorologie et de l'océanographie au Canada. La SCMO possède un comité spécial chargé d'examiner les questions scientifiques en temps opportun.

1. La SCMO appuie les conclusions du Troisième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) publié en 2001 1 .  Ce rapport indique les connaissances scientifiques de plus de 1 000 des plus éminents scientifiques climatiques au monde – tant comme contributeurs que réviseurs. Certaines des conclusions du rapport sont:

    • Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et leur forçage radiatif ont continué d'augmenter en raison des activités humaines;

       
    • depuis le Second rapport d'évaluation (1995), il existe de nouvelles preuves solides que la plupart du réchauffement au cours des 50 dernières années est attribuable aux activités humaines;

       
    • le changement du climat au cours du dernier siècle (en particulier la hausse de la température de la surface du globe) ne peut être justifié que par la variabilité naturelle (variabilité solaire et interne);

       
    • il est projeté que la température de l'air et le niveau de mer augmenteront sous tous les scénarios d'émission de gaz à effet de serre étudiés par le GIEC;

     
  • la stabilisation des concentrations de CO 2 dans l'atmosphère au plus tard en 2100 (même à 550 ppm – deux fois la concentration préindustrielle) nécessiterait la baisse des émissions globales de CO 2 provenant des activités humaines sous les niveaux de 1990, et ce avant 2050, et la continuation de la réduction jusqu'en 2100, et au-delà. En se basant sur cette étude et sur la documentation scientifique qui la soutient, la SCMO réitère qu'il existe suffisamment de preuves scientifiques pour justifier une action internationale afin de freiner l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.


2. La SCMO accepte que l'implantation totale du Protocole de Kyoto devrait réduire le taux d'augmentation de la concentration de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
 

  • La SCMO reconnaît que le Protocole de Kyoto est une première étape et que des réductions supplémentaires seront nécessaires pour arrêter la progression des concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. L'implantation du Protocole de Kyoto permettrait de mettre en place des instruments de déclaration de principe afin de négocier les réductions futures par le biais d'une multitude de mécanismes, dont la conservation et une fiabilité accrue des sources d'énergie sans carbone.


3. La SCMO encourage le développement approfondi des projections économiques, basé sur des scénarios scientifiquement plausibles de futurs changements climatiques, de distributions de la population et de développement économique/énergétique, qui sont assujettis au même niveau d'examen scientifique que lors du processus d'évaluation scientifique du GIEC.

4. La SCMO appuie le besoin identifié par la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), et de son article 5 sur la recherche et l'observation systématique, et par le Protocole de Kyoto envers le CCNUCC, selon lequel les gouvernements se sont engagés à soutenir l'observation systématique du système climatique et la recherche sur les changements climatiques.

5. La SCMO prend la position que le succès du Canada, ainsi que celui du monde entier, relativement au changement climatique ne peut être atteint que par le biais d'une population informée. La SCMO affirme son propre engagement à faire la promotion et la diffusion des connaissances bien fondées en science du changement climatique. Le public doit comprendre les raisons des changements climatiques, ainsi que leurs conséquences, avant que l'on ne puisse s'attendre de leur part une acception de la nécessité des mesures proactives, ainsi que leur pleine participation à son implantation. La SCMO encourage les autres agences et organisations à se joindre à cet objectif.

1 Sommaire des évaluations disponible au public au http://www.ipcc.ch

9 juin 2003